Le fichu est une pièce importante du costume, il en existe une grande variété. En coton, en laine, en soie, tous sont ornés de dessins multicolores de même style, typiquement provençal, que les étoffes servant à la confection des robes et jupes piquées.

Il s'agit de le choisir en harmonie avec le costume que l'on porte pour la couleur dominante de celui-ci, afin d'avoir une couleur maîtresse, soit par des couleurs opposées ou complémentaires.

A cet effet, robes, jupes et fichu offrent à l'oeil une sensation d'heureux accord. Il peut s'agir aussi d'un petit foulard rayé de couleur vive, ou blanc de cambrésine ou de tulle brodé avec ou sans dentelles.
 

Sous le fichu, il est utile de porter une pointe "pouncho"  de fine toile ou de mousseline blanche : "Lou Susarèu"  dont le but est évident et pratique. Placée entre la peau et le fichu, elle évite l'usure et la salissure. Cette pointe mesure environ 90 cm de côté (on obtient deux triangles dans un carré), les trois côtés sont ourlés finement. La pose de la pointe sur les épaules est semblable à celle du fichu.

Poser le fichu sur les épaules est un art d'où résulte la correction du costume. Celui-ci comporte trois plis, retenus au dos par une ou deux épingles seulement, de sorte à former le bénitier, assez décolleté derrière la nuque. Il se drape soigneusement sur le devant de la poitrine en mettant en valeur les dessins de chacun des pans. Ces pans sont ensuite retenus à la taille par une grosse épingle quand ils sont croisés, ou sont recouverts par le tablier.

Notons à ce propos, le rôle important des épingles dans l'ajustage et la fermeture de tous nos vêtements et rappelons la coutume des cartes d'épingles offertes par les danseurs à leurs cavalières dans les bals publics.

Le point de chaînette et les points ajourés entrent dans la composition des broderies réalisées avec un fil de lin très fin blanc sur de la mousseline blanche.

Si ce fichu blanc accompagne une tenue habillée,  la broderie se compose d'une guirlande qui court le long des quatre côtés du carré. Sur la pointe, qui doit se trouver au milieu du dos, cette guirlande peut s'enrichir d'autres motifs.

Ci-contre, fichu de Bastidane...

De couleur (noir, vieux-rose, vieux-bleu, vieil-or, grège, brique...), en légère mousseline de laine, le fichu peut être agrémenté d'arabesques, de bouquets de fleurettes, feuillages ou petits pois brodés avec des fils de soie de teintes désuètes, au point de chainette, de lancé, au passé.

En tulle, ses motifs se réalisent avec du fil de lin au point de reprise "sarci" dans ses différentes variantes, d'où le nom de "sarci marseillais". C'est toujours  un carré de 100 cm de côté ou plus, suivant la taille (épaules) de la personne. Si un feston orne l'encadrement du fichu de coton ou de laine, il est exécuté ou point de chaînette et jamais découpé car le bord du carré est souvent finement rouleauté à la main.

De plus grandes dimensions que les fichus, apparu très  tard parmi les pièces du costume, le châle n'a rien de spécifiquement provençal. C'est un vêtement chaud avec lequel on se protège des intempéries. Certains sont immenses, il faut les replier 4 fois pour le poser sur les épaules.

Les châles indiens ont 4000 ans d'existence. Ce n'est donc pas un produit de civilisation moderne. Pourtant, ce n'est qu'au XIX° siècle que les femmes de la classe aisée, de toutes les régions de France, eurent l'innapréciable avantage de s'en parer; grâce aux soldats de Bonaparte qui en rapportèrent de l'expédition d'Egypte. Son prix élevé ne le mettait pas à la portée de toutes les bourses. Son achat était réalisé parfois pour le mettre dans la corbeille d'un mariage.

A grands ramages, aux teintes douces et bariolées, connu sous les noms de châle de cachemire, châle de tapis "lou tartan", le châle indien est espoliné, c'est-à-dire brodé et travaillé comme une sorte de filet à bourse avec des fils de laines très douces et légères provenant de chèvres d'Angora ou des moutons de Cachemire.

Les manufactures françaises ont fait apparaître sur le marché des imitations dont celles de Nîmes, devenues célèbres en Provence. Le châle français est tissé, ses couleurs et ses dessins sont riches mais les laines moins belles. Son prix raisonnable peut enfin le mettre à la portée des classes moyennes et laborieuses. Fonction décorative et utilitaire, le châle est couramment employé contre le froid. Jeté rapidement sur les épaules, en laine, il protège les paysannes des intempéries. Le fond est de couleur sombre : noir, bordeaux foncé, marron. On trouve souvent des franges sur seulement deux côtés du châle, dans le sens de la chaîne. De petits motifs tissés, tels que les fleurs stylisées, aubergines, motifs géométriques, les décorent.

Il existe aussi des châles en mérinos noir ornés dans un seul angle d'une broderie à dessin oriental (châle boiteux) bordée d'une grande bande multicolore sur les quatre côtés, à laquelle s'ajoutent parfois des franges. Ces châles ont un bel effet sur l'ensemble du costume.

Aux jours moins rigoureux, le châle "grenadine" les  remplace. Comme les deux autres châles, il est commun à toutes les régions.

Sa particularité est d'être tissé chaîne et trame en soie de même torsion : torsion grenadine à laquelle, il doit son nom. On les trouve généralement fond noir, très rarement blanc.

Ils comportent des rayures, des carreaux, des motifs tissés en teintes vives rehaussés d'or ou d'argent. Les plus beaux sont décorés tout le tour de bandes claires avec des guirlandes de fleurs.

Pour se préserver du froid, nos aïeules s'enveloppaient dans des vêtements de noms divers : "Capo", "envelopo", "manto". Cette cape enveloppe par son ampleur, tout le costume ou presque en fonction de son style : petite "cape ramoneur", grande "cape ramoneur", cape en drap de laine.

Elle est confectionnée en tissu indienne de fond foncé : brun, prune, violet, vert, parsemené de minuscules fleurs ou feuilles très discrères par leur teinte légèrement plus claire.

Elle est entièrement doublée d'indienne plus ordinaire.

La cape en tissu ramoneur, qu'elle soit petite ou grande est un vêtement qui doit son appellation au tissu dans lequel il est taillé.

Par sa couleur sombre, il contraste le plus souvent avec les teintes claires des robes et des jupes piquées.

La forme de la cape peut être droite derrière, ses pans allongés sur le devant seront retenus par les bras repliés. Pour protéger du froid, dans le dos, une toile écrue "telo rousseto" est glissée entre les deux étoffes ou une flanelle qui tiendra plus chaud. Une sur-cape plus petite, la recouvre dans le haut et peut se rabattre sur la tête, et remplacera la capuche.

Cape "visite"

Grande cape ramoneur en tissu d'Indienne avec de longs pans sur le devant.

Une large bande, finement rouleautée et plissée "polonaise" court sur ses bords de devant, et celui du vaste capuchon, en laissant s'échapper un petit volant tuyauté qui fait ressortir la blanche dentelle de la coiffe qu'il protège.

Bordure ou volant de cape dite à la "polonaise". Plis canons très serrés. 12 mètres de tissu sont nécessaires pour le tour de la cape et capuche.

Pour les toutes jeunes personnes, des capes avec des tissus à fond blanc ou de couleur claire ont été parfois utilisés.

Ci-contre : Eva présente une petite cape dont le fond beige rosée est parsemé de petites fleurs contrastées dans des tons grenat. Les pans seront plus courts que ceux d'une cape d'adu!te.

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