Caractéristiques des jupes et jupons

La paysanne confrontée aux travaux des champs se doit de posséder des vêtements solides, notamment la jupe. Celle-ci était réalisée dans le même tissu que les pantalons des "sans-culottes". Elle était en siamoise rayée, rouge et blanc, bleu et blanc, rouge ou bleue à fines ries blanches ou à rayures bleu-blanc-rouge dites "chemin de fer" (tissu apparur en même temps que ce mode de transport).

Ces tissus étant toujours rayés en travers (sens de la trame", la hauteur de la jupe est pris dans la largeur de l'étoffe, celle-ci tissée en 85 ou 90 cm de large permet un rentré de quelques centimètres à la taille. Un faux ourlet borde le bas de la jupe dont l'ampleur est de 3m. On trouve deux sortes de montage à la taille :

- à fronces : une coulisse est aménagée à la taille et resserrée par deux liens qui donne un effet pas très esthétique

- à plus canons : plus répandu et plus joli à l'oeil, ce montage est plus difficile à réaliser.

La jupe piquée est l'élément emblématique du costume provençal. Elle est portée depuis le XVIIème siècle dans toutes les cours royales d'Europe avant de devenir le populaire "cotihoun pica" des provençales. Sa forme en est simple et elle a peu évolué aux cours des siècles : c'est une pièce rectangulaire confectionnée à partir de deux tissus garnis d'un bourrage et piqués ensemble.

Les deux matières premières utilisées dans la confection de ses jupes sont la soie et le coton. Qu'est ce qui mieux que la soie peut évoquer le luxe?  plus discrètement que l'or ou les bijoux, certes, mais avec autant délégance et de sensualité ?

La soie est née dans un pays lointain : la Chine. réservée aux rois et aux princes, les Hauts dignitaires de l'Eglise, la soie évoque le luxe. Pourtant grâce à la naissance, bien avant le XVIème siècle, d'une producttion locale en Languedoc et en Provence, la soie était devenue accessibles à des populations plus modestes. Aussi, nous la retrouvons dans la fabrique des jupes piquées.

Le coton peut paraître plus ordinaire au premier abord, mais il était lui aussi un produit d'origine lointaine, rare et coûteux, par les étapes de sa  transformation en des toiles d'une infinie diversité délicates et onéreuses avant l'ère de la mécanisation.

Soie et coton vont donc s'unir dans la confection des jupes piquées  !

Dans notre région, nécessité et beauté sont intimement liées. les femmes de Provence, riches ou pauvres, faisaient du beau avec du simple et se débrouillaient toujours pour trouver le détail qui donnerait à l'ordinaire un petit air de luxe.

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